Spécialiste des maladies métaboliques et endocriniennes, diabétologie, nutrition, obésité, le Professeur Nagati devient chef du service de nutrition et diabétologie à l’Institut National de Nutrition à Tunis, puis Président du Comité Scientifique de l’Institut. il est également l’organisateur du 1er cours maghrébin d’épidémiologie et bio statistiques appliquées au diabète ainsi que fondateur du groupe panafricain d’étude du diabète; il organise et finance aussi depuis dix ans ans des centres d’été pour enfants diabétiques. passionné par la cause des obèses et diabétiques, il en préside pratiquement toutes les fondations associatives. il est aujourd’hui président de l’Association Tunisienne des Sciences de la Nutrition..
Des méthodes agressives, coûteuses et dangereuses pour une obésité galopante
Le monde médical et les sociétés en général étaient préoccupés par la malnutrition et ses conséquences sur la santé et le développement économique et social, dans la plupart des pays africains, asiatiques et sud américains. Ceci était encore le cas au début des années 80. Mais l’urbanisation galopante, la sédentarité et l’amélioration de la production alimentaire ont certes conduit à divers problèmes de santé et surtout à l’apparition et la progression rapides du surpoids et de l’obésité, considérés comme indicateur de bonne santé et de réussite sociale dans l’esprit des populations mais le surpoids et l’obésité ont conduit à une transition épidémiologique concrétisée par une grande prévalence des maladies chroniques non-transmissibles (Diabète- Hypertension artérielle – Dyslipémie – Maladies cardio-vasculaires – Cancers).
Les personnes obèses deviennent souvent ainsi exposées à ces maladies et présentent une dégradation de leur qualité de vie, un accroissement des dépenses de santé, et parfois évoluent vers des handicaps physiques et fonctionnels. Le personnel de santé, surpris par le grand nombre d’obèses et par les liens évidents entre l’obésité et les problèmes de santé, a essayé et essaye encore, de combattre l’obésité, avec parfois des méthodes agressives, coûteuses et dangereuses. Les spécialistes de tous bords s’évertuent à prescrire des régimes divers, laissant au passage, dans l’ombre, les autres facteurs favorisant l’installation et l’aggravation de l’obésité. Les études de population incluant un grand nombre d’obèses finissent par reconnaître les limites de tel ou tel régime, car l’obésité s’associe souvent à des troubles psychiques divers, une impression d’échec, et finalement un abandon des prescriptions médicales, une démobilisation. Les résultats de perte de poids, ne sont pas en rapport avec l’effort fourni et les privations consenties.
Avec Sophie Reverdi, une nouvelle voie m’a été présentée
Ainsi, lors d’une conférence sur l’obésité à Zarzis, une nouvelle voie m’a été présentée par Sophie et Jana, deux anciennes obèses, pouvant être une alternative aux attitudes thérapeutiques que nous proposions à nos patients obèses. Le programme de Smart and Light , m’a frappé par son originalité, et surtout par cette idée de prise en charge globale de l’obésité, incluant la réflexion de l’ensemble de leurs vécus d’ex-obèses. (Suralimentation, sédentarité, perte de confiance en soi, parfois même une marginalisation sociale et professionnelle)
Smart and Light, loin de tout sevrage ou privation
Le programme des séminaires Smart and Light, semble intervenir dans un cadre de dépaysement agréable, offrirune information nutritionnelle basée sur des connaissances scientifiques exactes, l’idée attractive du programme alimentaire, loin de tout sevrage ou privation, la renaissance et le renforcement du soi, pour un temps oublié par les participants, une activité physique adaptée au rythme des personnes en surpoids, loin de tous les excès. Bref, une valorisation de soi, et une invitation à aller de l’avant sans faiblir dans la lutte contre l’obésité et la prévention de ses conséquences.
Le programme Smart and Light est sous le microscope du suivi
La clarté des objectifs et du déroulement du programme Smart and Light est aussi sous le microscope de la surveillance et du suivi, puisque le carnet de route riche en informations, permet aux participants de continuer cette démarche ou de l’initier chez eux, et de fournir par feed back, les informations objectives et utiles, permettant d’assurer à ce programme une longue vie, et une évaluation continue, si nécessaire aux objectifs et à l’action. Mieux vaut être modeste dans ses débuts, ne pas souffrir inutilement et assurer à moyen et long terme une perte progressive des kilos superflus. C’est cela, me semble-t-il, la grande qualité du programme Smart and Light.
Lettre du docteur Kémaïs Nagati